10-06-2012, 08:32 PM
Pour faire taire certaines mauvaises langues, et parce que la passion automobile n'attend pas le nombre de chevaux ni de cylindres, voici le récit de ma chevauchée fantastique de fin d'après-midi.
Tout commence aux jeux de mon petit village de 1200 âmes, avec ma douce et ma puce. Il est 18h20, la nuit tombe, le vent se lève. Les dernières barriques du concours de pétanque lancent leurs dernières boules, et nous nous en retournons dans notre petite demeure pour hiberner jusqu'à demain. Sur le trajet retour, en passant devant la boulangerie (fermée), horreur : ma femme s'aperçoit qu'on n'a pas acheté de pain !
N'écoutant que mon courage, je saute dans le baquet plat de ma C4 HDI 90 Business 5 portes de juillet 2011, sangle ma puce de 3 ans à l'arrière (qui croît encore pouvoir négocier une part de gâteau au chocolat et un tour de manège) et lance la mécanique, pour aller au Paul du centre-ville de Limoges, distant de 25 km de là, pour y trouver du pain, de la brioche pour demain matin, et quelques mignardises...
Le 4 cylindres seize-cents s'ébroue dans un doux cliquetis de pièces métalliques nobles, tandis que l'échappement crache ses premières flammes. Ma puce, sanglée dans son baquet (creusé, lui) à l'arrière, me demande comme à son habitude de rouler vite et de mettre la musique à fond. Du fait du visionnage la veille du Blu-ray (juste pour me la péter) de Very bad trip, je lance sur mon Samsung Galaxy SII (un téléphone kinébien) , de Flo Rida. Et c'est parti ! La sono développe dès les premières notes sa qualité exceptionnelle, tout en rondeur et en finesse. Aux 3/4 de sa puissance, les hauts-parleurs vibrent à peine, et mon genou gauche maintient la contreporte plaquée contre la tôle. Ma puce hurle de bonheur, cette fois le rodéo automobile est bien lancé.
Je m'extirpe de la circulation surchargée de mon petit patelin, en cette fin de journée de folie commerciale, à savoir je dépasse juste un pauvre obèse qui pousse son scooter dépravé, pour accéder à l'échangeur du Saint Graal, ce grand ruban qu'est l'autoroute A20 : "la route pour aller vite", selon la petite puce. Alors que j'engage l'auto dans la bretelle d'accès, un Trafic de Gendarmerie me rappelle combien mon plaisir automobile sera décuplé par l'absence de tout avertisseur de radars : ce soir, je sais que je vais rouler trop vite pour mon Coyote, qui n'aura jamais le temps de trouver le signal GPS avant mon arrivée à Limoges. Las, je décide d'ajouter de la saveur à l'aventure, en y allant à fond et sans capote.
La voie d'accélération me tend les bras, les rapports de boîte s’égrainent (au sens propre vu la limaille qui tombe sur la route) dans un tintement de grille métallique délicieux. Le un litre six HDI donne toute sa puissance de 92 chevaux, propulsant le véhicule à près de 140 km/h compteur sans aucun mal. Le temps d'effacer un Jumper d'artisan, et nous voilà calés à 160 km/h, sans un bruit si ce n'est le sifflement assourdissant du vent, et les vibrations lancinantes du volant, qui me rappellent que depuis 8 mois maintenant je dois faire l'équilibrage du train AV.
Les 20 km de grand ruban sont avalés en 3 minutes, dans un confort princier : l'éclairage d'ambiance flatte la rétine en profondeur, tandis que l'absence de rétroviseur droit (une idée de ma femme pour gagner en SCx et en vitesse de pointe) rend les rabattements épicés, du fait de l'important angle mort (environ 355°) de la vision arrière.
Mais voilà que déjà la bretelle de sortie "Limoges centre" se profile, avec son virage à 185° semi-revelé. L'auto se plaque sur ses appuis et vire à plat (dos), dans un demi crissement de pneus neige qui ne réclament qu'à mordre le bitume neuf, typique du Limousin aux hivers rigoureux et finances en berne.
Quelques feux tricolores effacés, et nous voici devant chez Paul. Ma puce racle les fonds de tiroir (la famine fait rage chez nous, les étals sont vides juste avant la fermeture), puis nous relançons notre formidable machine automobile pour le trajet retour. La nuit tombe, les projecteurs avant s'illuminent seuls dans un éclat de lumière brillante et lucide. Dans les ronds-points, les antibrouillards gavent inutilement de lumière les pelouses vertes qui n'ont jamais connu la sécheresse, grâce à cette fonctionnalité d'éclairage des virages serrés que seuls les montagnards désactivent. Le rétroviseur intérieur s'obscurcit seul, automatique lui-aussi, rendant toute vue vers l'arrière impossible. Peu importe, l'essentiel se passe vers l'avant.
Nous voici déjà sur la voie d'accélération à relancer la mécanique qui ne demande qu'à prendre 4200 tours / minute, dans un concert de soupapes qui fait se dresser les poils de cul sur la tête. Le rétro intérieur électrochrome marche très bien, à moins que ce ne soit un largage improvisé de suies mal brûlées par la vanne EGR qui obstrue la vision arrière. Comme un seul homme, les automobiles suiveuses allument alors toutes leurs antibrouillards avant. Je n'en ai cure : encore un rapport (le cinquième) et nous dépasserons les 140 km/h.
Dans le nuage de suies, nous détectons alors ma fille et moi un halo bleu, signe d'une automobile puissante détalant sur notre arrière. Arrivée à notre hauteur, nous la reconnaissons : il s'agit de la dernière sportive de BMW, le fumeux motoriste : le nouveau BMW X3, dans sa motorisation noble et performante 2.0d. Apercevant subrepticement lors du dépassement un Coyote allumé sur le tableau de bord de la berline allemande surélevée, ma fille et moi décidons de lui emboîter le pas. Notre C4 le décide aussi, mais beaucoup plus tard, moins prompte à la relance en côte en 5ème à 140 km/h qu'elle est. Nous naviguons dorénavant à 170 km/h, derrière la formidable sportive allemande qui dégage un impressionnant sentiment de puissance maîtrisée.
Un bout de ligne droite nous permet à nouveau, ma fille et moi, d'admirer et profiter de l'ergonomie de bord, ma fille ayant ses genoux dans le menton du fait de mon mètre 84 difficile à caser devant quand elle-même se situe à l'arrière gauche. La farine commence à se séparer de l'eau dans notre miche de pain tant la vitesse est ébouriffante. Las, le X3 devra continuer de filer seul dans la nuit : nous voilà déjà à l'échangeur de notre mégalopole de campagne...
Cette fois, la plèbe a bien quitté le temple commercial de banlieue, et nous regagnons nos pénates en douceur, la sono distillant encore quelques notes vives du dernier album de Serj Tankian, dont nous révisons les gammes avant le concert du 19/10 à Paris.
L'auto garée dans l'allée devant la maison, les culasses en fonte grise tintent de chaleur, tandis que la boîte à air d'admission en carbone tressé craque sous l'effet de la vitesse d'arrêt du moteur. Les disques rougis par le dernier freinage s'éteignent dans la nuit, la C4 1.6 HDI a droit de goûter un repos bien mérité avant une nouvelle chevauchée fantastique et passionnée demain.
Dans la maison, mon épouse nous harangue, prétextant que faire l'aller-retour domicile - Limoges (52 km) en 28 minutes (et encore, on a galéré pour trouver une place de parking) avec sa fille de 3 ans à bord, c'est digne d'un ado prépu-père irresponsable (comme tous les samedis). Ledit ado lui rétorquant que certes, lui roule vite avec sa fille, mais quand il ramène la bagnole, les 2 rétros sont encore accrochés.
Bref, la soirée s'annonce "no-sex", mais le plaisir distillé par l'auto compense bien ces menus désagréments conjugaux, qui seront vite oubliés dès le dîner délicieux préparé.
Voilà, c'était le récit passionnant et passionné de "je vais chercher le pain en C4 HDI".
Non, le FAR n'est pas mort !
Tout commence aux jeux de mon petit village de 1200 âmes, avec ma douce et ma puce. Il est 18h20, la nuit tombe, le vent se lève. Les dernières barriques du concours de pétanque lancent leurs dernières boules, et nous nous en retournons dans notre petite demeure pour hiberner jusqu'à demain. Sur le trajet retour, en passant devant la boulangerie (fermée), horreur : ma femme s'aperçoit qu'on n'a pas acheté de pain !
N'écoutant que mon courage, je saute dans le baquet plat de ma C4 HDI 90 Business 5 portes de juillet 2011, sangle ma puce de 3 ans à l'arrière (qui croît encore pouvoir négocier une part de gâteau au chocolat et un tour de manège) et lance la mécanique, pour aller au Paul du centre-ville de Limoges, distant de 25 km de là, pour y trouver du pain, de la brioche pour demain matin, et quelques mignardises...
Le 4 cylindres seize-cents s'ébroue dans un doux cliquetis de pièces métalliques nobles, tandis que l'échappement crache ses premières flammes. Ma puce, sanglée dans son baquet (creusé, lui) à l'arrière, me demande comme à son habitude de rouler vite et de mettre la musique à fond. Du fait du visionnage la veille du Blu-ray (juste pour me la péter) de Very bad trip, je lance sur mon Samsung Galaxy SII (un téléphone kinébien) , de Flo Rida. Et c'est parti ! La sono développe dès les premières notes sa qualité exceptionnelle, tout en rondeur et en finesse. Aux 3/4 de sa puissance, les hauts-parleurs vibrent à peine, et mon genou gauche maintient la contreporte plaquée contre la tôle. Ma puce hurle de bonheur, cette fois le rodéo automobile est bien lancé.
Je m'extirpe de la circulation surchargée de mon petit patelin, en cette fin de journée de folie commerciale, à savoir je dépasse juste un pauvre obèse qui pousse son scooter dépravé, pour accéder à l'échangeur du Saint Graal, ce grand ruban qu'est l'autoroute A20 : "la route pour aller vite", selon la petite puce. Alors que j'engage l'auto dans la bretelle d'accès, un Trafic de Gendarmerie me rappelle combien mon plaisir automobile sera décuplé par l'absence de tout avertisseur de radars : ce soir, je sais que je vais rouler trop vite pour mon Coyote, qui n'aura jamais le temps de trouver le signal GPS avant mon arrivée à Limoges. Las, je décide d'ajouter de la saveur à l'aventure, en y allant à fond et sans capote.
La voie d'accélération me tend les bras, les rapports de boîte s’égrainent (au sens propre vu la limaille qui tombe sur la route) dans un tintement de grille métallique délicieux. Le un litre six HDI donne toute sa puissance de 92 chevaux, propulsant le véhicule à près de 140 km/h compteur sans aucun mal. Le temps d'effacer un Jumper d'artisan, et nous voilà calés à 160 km/h, sans un bruit si ce n'est le sifflement assourdissant du vent, et les vibrations lancinantes du volant, qui me rappellent que depuis 8 mois maintenant je dois faire l'équilibrage du train AV.
Les 20 km de grand ruban sont avalés en 3 minutes, dans un confort princier : l'éclairage d'ambiance flatte la rétine en profondeur, tandis que l'absence de rétroviseur droit (une idée de ma femme pour gagner en SCx et en vitesse de pointe) rend les rabattements épicés, du fait de l'important angle mort (environ 355°) de la vision arrière.
Mais voilà que déjà la bretelle de sortie "Limoges centre" se profile, avec son virage à 185° semi-revelé. L'auto se plaque sur ses appuis et vire à plat (dos), dans un demi crissement de pneus neige qui ne réclament qu'à mordre le bitume neuf, typique du Limousin aux hivers rigoureux et finances en berne.
Quelques feux tricolores effacés, et nous voici devant chez Paul. Ma puce racle les fonds de tiroir (la famine fait rage chez nous, les étals sont vides juste avant la fermeture), puis nous relançons notre formidable machine automobile pour le trajet retour. La nuit tombe, les projecteurs avant s'illuminent seuls dans un éclat de lumière brillante et lucide. Dans les ronds-points, les antibrouillards gavent inutilement de lumière les pelouses vertes qui n'ont jamais connu la sécheresse, grâce à cette fonctionnalité d'éclairage des virages serrés que seuls les montagnards désactivent. Le rétroviseur intérieur s'obscurcit seul, automatique lui-aussi, rendant toute vue vers l'arrière impossible. Peu importe, l'essentiel se passe vers l'avant.
Nous voici déjà sur la voie d'accélération à relancer la mécanique qui ne demande qu'à prendre 4200 tours / minute, dans un concert de soupapes qui fait se dresser les poils de cul sur la tête. Le rétro intérieur électrochrome marche très bien, à moins que ce ne soit un largage improvisé de suies mal brûlées par la vanne EGR qui obstrue la vision arrière. Comme un seul homme, les automobiles suiveuses allument alors toutes leurs antibrouillards avant. Je n'en ai cure : encore un rapport (le cinquième) et nous dépasserons les 140 km/h.
Dans le nuage de suies, nous détectons alors ma fille et moi un halo bleu, signe d'une automobile puissante détalant sur notre arrière. Arrivée à notre hauteur, nous la reconnaissons : il s'agit de la dernière sportive de BMW, le fumeux motoriste : le nouveau BMW X3, dans sa motorisation noble et performante 2.0d. Apercevant subrepticement lors du dépassement un Coyote allumé sur le tableau de bord de la berline allemande surélevée, ma fille et moi décidons de lui emboîter le pas. Notre C4 le décide aussi, mais beaucoup plus tard, moins prompte à la relance en côte en 5ème à 140 km/h qu'elle est. Nous naviguons dorénavant à 170 km/h, derrière la formidable sportive allemande qui dégage un impressionnant sentiment de puissance maîtrisée.
Un bout de ligne droite nous permet à nouveau, ma fille et moi, d'admirer et profiter de l'ergonomie de bord, ma fille ayant ses genoux dans le menton du fait de mon mètre 84 difficile à caser devant quand elle-même se situe à l'arrière gauche. La farine commence à se séparer de l'eau dans notre miche de pain tant la vitesse est ébouriffante. Las, le X3 devra continuer de filer seul dans la nuit : nous voilà déjà à l'échangeur de notre mégalopole de campagne...
Cette fois, la plèbe a bien quitté le temple commercial de banlieue, et nous regagnons nos pénates en douceur, la sono distillant encore quelques notes vives du dernier album de Serj Tankian, dont nous révisons les gammes avant le concert du 19/10 à Paris.
L'auto garée dans l'allée devant la maison, les culasses en fonte grise tintent de chaleur, tandis que la boîte à air d'admission en carbone tressé craque sous l'effet de la vitesse d'arrêt du moteur. Les disques rougis par le dernier freinage s'éteignent dans la nuit, la C4 1.6 HDI a droit de goûter un repos bien mérité avant une nouvelle chevauchée fantastique et passionnée demain.
Dans la maison, mon épouse nous harangue, prétextant que faire l'aller-retour domicile - Limoges (52 km) en 28 minutes (et encore, on a galéré pour trouver une place de parking) avec sa fille de 3 ans à bord, c'est digne d'un ado prépu-père irresponsable (comme tous les samedis). Ledit ado lui rétorquant que certes, lui roule vite avec sa fille, mais quand il ramène la bagnole, les 2 rétros sont encore accrochés.
Bref, la soirée s'annonce "no-sex", mais le plaisir distillé par l'auto compense bien ces menus désagréments conjugaux, qui seront vite oubliés dès le dîner délicieux préparé.
Voilà, c'était le récit passionnant et passionné de "je vais chercher le pain en C4 HDI".
Non, le FAR n'est pas mort !
![[Image: 1404354.png]](https://images.spritmonitor.de/1404354.png)
' />
' />
