Bah écoute, sur le fond d'abord : j'ai lu son rapport oui, de même que j'ai lu le rapport du Cerema publié au début de l'été. Je les ai même étudiés pour mon boulot figure-toi. Il appuie son calcul de 39 morts sur la base :
- des statistiques des tués sur les routes (OK)
- la baisse du trafic (pourquoi pas)
- un prétendu "effet tendance" décennal, que je trouve très discutable scientifiquement : en gros, parce que la vitesse moyenne des véhicules et le nombre de tués sur les routes ont baissé de 4% par an en moyenne entre 2007 et 2017, les chiffres de l'année 2018 - 2019 doivent être implicitement corrigés de 4% également. J'ai un bac L, et non un bac S ni une expérience MIT, mais je ne trouve pas très scientifique de partir du principe que, parce qu'une tendance moyenne a été constatée sur 10 ans, elle a 100% de chances de se reproduire la 11ème année, toutes choses étant égales par ailleurs (ce qui n'a pas été le cas à au moins 2 titres : la vitesse limite autorisée a changé, et le nombre de radars en service a très significativement diminué), alors qu'il reconnaît lui-même des variations de court terme parfois très significatives
Le gars, tout chercheur au MIT qu'il est, oublie simplement de dire que sur les 2 tiers de la période considérée (juillet 2018 - juin 2019), jusqu'à 70% des radars ont été inopérants (de novembre à juin). Et dresse un bilan à charge dès le 13ème mois d'une expérience annoncée pour durer 2 ans. Tout en établissant le fait que, sur la période, 59% des automobilistes sondés par le Cerema, l'organisme qu'il déclare partisan, déclarent ne jamais respecter ladite limite. Donc en fait, quand la statistique l'arrange, il fait confiance au Cerema ? Faudrait savoir...
Il pose également l'hypothèse selon laquelle une baisse de vitesse intervient une fois, mais n'engage pas de modification durable des comportements, et par là, de l'accidentalité. Je trouve également ce point très discutable scientifiquement. Notamment car il ne prend pas en compte les progrès techniques effectués sur les véhicules en matière de sécurité active et passive. Désolé, mais sans être enseignant au MIT, c'est pas pareil de cartonner en 1976 au volant d'une R12 à 80 km/h, et en 2019 au volant d'une 208 à 80 km/h.
Donc, bon, en 2 minutes je démonte son argumentaire aussi facilement qu'il démonte ceux d'Emmanuel Barbe (qui n'est pas spécialement mon pote non plus).
Sur la forme :
- un comité indépendant constitué à l'initiative de l'asso de Pierre Chasseray est autant crédible à mes yeux que le Cerema à la solde du Ministère des transports
- le paragraphe de l'étude sur la "faiblesse de la parole publique" discrédite à lui seul, et à mes yeux, l'étude prétendument scientifique : pour moi, une étude scientifique se borne à des faits, et n'évoque pas d'éléments d'opinion. Quand la revue Science publie sur le sida, elle publie des faits, et ne donne pas son opinion sur la politique de lutte contre la maladie ; c'est d'ailleurs ce qui fait sa renommée, bien plus que le prestige des noms de ceux qui l'écrivent
Quant au raisonnement qui consiste à dire que, se déplacer moins vite c'est perdre davantage de temps, j'ai tendance à préférer arriver plus tard en vie que mourir plus tôt. M'enfin là, on touche le tellement risible de son argumentaire, que je ne sais pas si ça doit mériter un débat quelconque.
Son étude est indépendante, certes, mais elle est biaisée par le parti-pris évident de son auteur, manifesté dès le départ et avant même la mise en place de la mesure.
Après, chacun prend l'info où il le veut et pense ce qu'il veut, hein. Je donne juste mon point de vue.
- des statistiques des tués sur les routes (OK)
- la baisse du trafic (pourquoi pas)
- un prétendu "effet tendance" décennal, que je trouve très discutable scientifiquement : en gros, parce que la vitesse moyenne des véhicules et le nombre de tués sur les routes ont baissé de 4% par an en moyenne entre 2007 et 2017, les chiffres de l'année 2018 - 2019 doivent être implicitement corrigés de 4% également. J'ai un bac L, et non un bac S ni une expérience MIT, mais je ne trouve pas très scientifique de partir du principe que, parce qu'une tendance moyenne a été constatée sur 10 ans, elle a 100% de chances de se reproduire la 11ème année, toutes choses étant égales par ailleurs (ce qui n'a pas été le cas à au moins 2 titres : la vitesse limite autorisée a changé, et le nombre de radars en service a très significativement diminué), alors qu'il reconnaît lui-même des variations de court terme parfois très significatives
Le gars, tout chercheur au MIT qu'il est, oublie simplement de dire que sur les 2 tiers de la période considérée (juillet 2018 - juin 2019), jusqu'à 70% des radars ont été inopérants (de novembre à juin). Et dresse un bilan à charge dès le 13ème mois d'une expérience annoncée pour durer 2 ans. Tout en établissant le fait que, sur la période, 59% des automobilistes sondés par le Cerema, l'organisme qu'il déclare partisan, déclarent ne jamais respecter ladite limite. Donc en fait, quand la statistique l'arrange, il fait confiance au Cerema ? Faudrait savoir...
Il pose également l'hypothèse selon laquelle une baisse de vitesse intervient une fois, mais n'engage pas de modification durable des comportements, et par là, de l'accidentalité. Je trouve également ce point très discutable scientifiquement. Notamment car il ne prend pas en compte les progrès techniques effectués sur les véhicules en matière de sécurité active et passive. Désolé, mais sans être enseignant au MIT, c'est pas pareil de cartonner en 1976 au volant d'une R12 à 80 km/h, et en 2019 au volant d'une 208 à 80 km/h.
Donc, bon, en 2 minutes je démonte son argumentaire aussi facilement qu'il démonte ceux d'Emmanuel Barbe (qui n'est pas spécialement mon pote non plus).
Sur la forme :
- un comité indépendant constitué à l'initiative de l'asso de Pierre Chasseray est autant crédible à mes yeux que le Cerema à la solde du Ministère des transports
- le paragraphe de l'étude sur la "faiblesse de la parole publique" discrédite à lui seul, et à mes yeux, l'étude prétendument scientifique : pour moi, une étude scientifique se borne à des faits, et n'évoque pas d'éléments d'opinion. Quand la revue Science publie sur le sida, elle publie des faits, et ne donne pas son opinion sur la politique de lutte contre la maladie ; c'est d'ailleurs ce qui fait sa renommée, bien plus que le prestige des noms de ceux qui l'écrivent
Quant au raisonnement qui consiste à dire que, se déplacer moins vite c'est perdre davantage de temps, j'ai tendance à préférer arriver plus tard en vie que mourir plus tôt. M'enfin là, on touche le tellement risible de son argumentaire, que je ne sais pas si ça doit mériter un débat quelconque.
Son étude est indépendante, certes, mais elle est biaisée par le parti-pris évident de son auteur, manifesté dès le départ et avant même la mise en place de la mesure.
Après, chacun prend l'info où il le veut et pense ce qu'il veut, hein. Je donne juste mon point de vue.